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Simandou 2040 : mégaprojet minier ou mirage électoral ?

Région de Simandou sud de la région de Kankan et au nord de la région de Nzérékoré en Guinée
Région de Simandou sud de la région de Kankan et au nord de la région de Nzérékoré en Guinée

Au sud de la Guinée, le projet Simandou incarne un rêve économique colossal. Estimé à 2,8 milliards de tonnes de minerai de fer inexploité, il est présenté comme le « pont vers la prospérité » de la junte actuelle au pouvoir, arrivée après un coup d'état en 2021.


Le plan prévoit une infrastructure audacieuse : 650 km de voie ferrée, trois ports en eaux profondes, une usine métallurgique… un investissement évalué à 20 milliards de dollars, censé créer 60 000 emplois et financer l’éducation pour des millions d’enfants.

Depuis 2013, le dossier était entravé par des conflits juridiques et des crises politiques. Aujourd’hui, la junte tente de relancer le chantier. Toutefois, malgré la pose symbolique d’un premier rail et un contrat de 248 millions USD signé avec Wabtec pour des locomotives, plusieurs observateurs estiment que la mise en production en 2025 est irréaliste.


Les retards découlent de la complexité du montage (deux consortiums internationaux intervenant séparément), d’enjeux environnementaux et de sécurité, d’un manque de transparence sur la gouvernance et le financement. Des ONG comme EITI réclament la publication des contrats relatifs à cette concession, toujours non dévoilés. Les accidents sur le site, dont plusieurs mortels, suscitent l’indignation : au moins six ouvriers tués entre juin 2023 et novembre 2024, et plus de 40 accidents enregistrés à date.

Pour des voix comme celle de l’activiste Mamoudou Diallo : « Il n’y a pas de transparence dans le projet Simandou ». Et l’analyste Bright Simons souligne que l’agenda 2025 paraît politisé, une stratégie pour alimenter la communication de campagne avant les élections, alors que la production réelle n’est pas attendue avant 2028.


Le projet Simandou illustre cette tension : symboliquement porteur d’un avenir radieux, mais confronté à des contraintes concrètes sérieuses. Un mirage électoral ou une opportunité économique concrète ? Le débat est ouvert.


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