Suspension de trois partis majeurs avant un référendum contesté
- Hamidou Diallo
- 24 août
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À l’approche du référendum constitutionnel prévu le 21 septembre 2025, la junte guinéenne passe à l’offensive politique. Le 23 août, les autorités ont suspendu pour trois mois trois principaux partis d’opposition — le RPG d’Alpha Condé, l’Union des Forces Démocratiques de Cellou Dalein Diallo, et le Parti du Renouveau et du Progrès — dans un contexte d’intense polarisation nationale.
Une chasse aux partis d'opposition ?
Selon un décret officiel, cette mesure vise à « permettre un environnement calme pour la campagne référendaire ». Mais l’opposition dénonce un « passage en force », dénonçant un coup porté à la démocratie. Plusieurs organisations de la société civile appellent déjà à des manifestations dès le 5 septembre pour défier la suspension.
Ce référendum, présenté comme la première étape vers un retour à la règle civile, suscite les critiques. La nouvelle constitution propose un mandat présidentiel étendu à sept ans renouvelables deux fois et instaure un Sénat avec une tierce partie des membres nommés par l’exécutif — des dispositions favorables à Mamady Doumbouya, actuel dirigeant de la junte.
Dans les rues de Conakry, plusieurs citoyens interrogés expriment leur crainte : « On enlève les partis qui nous représentent pour faire adopter une Constitution taillée sur mesure », confie un manifestant anonyme dans les rue de Conakry. Face à l’augmentation des tensions, certains diplomates étrangers soulignent l’importance d’observateurs internationaux pour garantir le bon déroulement du scrutin.
Cette suspension symbolise un tournant : la junte semble renforcer son contrôle politique, réduisant l’espace démocratique. À moins d’un revirement, les prochains mois s’annoncent essentiels pour l’avenir institutionnel de la Guinée, entre promesses de stabilité et glissement autoritaire.
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