Tidjane Thiam écarté : quand la justice devient arme politique
- Hamidou Diallo
- 23 avr.
- 2 min de lecture

L’annonce de la radiation de Tidjane Thiam de la liste électorale en Côte d’Ivoire a provoqué une onde de choc. Ancien ministre et figure respectée de la scène politique, il figurait parmi les favoris à la prochaine présidentielle. Pourtant, un tribunal a décidé de l’exclure, invoquant des raisons jugées contestables, dont un défaut de nationalité difficile à justifier au regard de son parcours.
Comment peut-on disqualifier un homme qui a déjà servi son pays au plus haut niveau, pour des motifs administratifs discutables ?
Cette décision, perçue par beaucoup comme une manœuvre politique, porte atteinte à la crédibilité des institutions ivoiriennes et ravive les souvenirs douloureux des exclusions politiques passées, qui ont plongé le pays dans la guerre civile.
Une ironie de l’histoire
Le plus frappant dans cette affaire, c’est qu’elle survient sous le mandat du président Alassane Ouattara, lui-même autrefois victime d’une disqualification sur la base de sa nationalité. L’histoire semble se répéter, mais avec les rôles inversés cette fois.
Une tendance inquiétante en Afrique
Ce cas dépasse les frontières ivoiriennes. Dans plusieurs pays africains, la justice devient un instrument de pouvoir, utilisée pour écarter les opposants. En Guinée, par exemple, des accusations similaires visent le CNRD, soupçonné de préparer une candidature interne en éliminant les rivaux par des procès politiques.
Dans une démocratie digne de ce nom, le président sortant doit garantir un scrutin ouvert et crédible. Laisser ses adversaires se présenter, c’est faire preuve de force politique et respecter la souveraineté du peuple. Une élection ne doit pas être une formalité orchestrée, mais un véritable débat d’idées.
Il faut rappeler une évidence fondamentale : c’est au peuple, par le suffrage universel, de choisir ses dirigeants. Les magistrats doivent défendre l’État de droit, non se prêter aux calculs politiques. Leur impartialité est le socle de la démocratie.
Alors que le continent cherche à renforcer ses institutions démocratiques, de telles pratiques doivent être dénoncées et bannies. L’Afrique mérite mieux qu’un éternel retour en arrière. Elle mérite des élections ouvertes, des institutions fortes et des dirigeants qui respectent le jeu démocratique.
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