Bras de fer entre la junte guinéenne et la Cedeao au sujet du dialogue inclusif.
- Hamidou Diallo
- 22 janv. 2023
- 2 min de lecture

La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) a approuvé le chronogramme de transition de 24 mois en Guinée, mais a refusé de "valider" le dialogue inclusif qui s'est tenu du 24 novembre au 15 décembre 2022. Lors de leur sommet du 4 décembre 2022, les dirigeants de l'autorité sous-régionale ont demandé à la junte au pouvoir de tenir "un nouveau dialogue inclusif", même s'il devait se tenir dans un pays étranger. Cependant, les autorités de transition n'ont pas accueilli cette demande favorablement et ont continué de suivre leur propre agenda.
Le chef de la transition guinéenne, le colonel Mamadi Doumbouya, a reçu les conclusions des travaux du Cadre de dialogue inclusif inter-guinéen le 21 décembre 2022, mais cette initiative a été boudée par l'UFDG, l'UFR et le RPG arc-en-ciel, considérés comme les plus grands partis politiques du pays. Alors que Washington a salué la fin d'une "phase importante" et a encouragé le gouvernement à poursuivre ce dialogue inclusif pour une transition pacifique, le président en exercice de la Cedeao, Umaro Sissoco Embalo, a entamé des consultations avec les acteurs sociopolitiques guinéens impliqués dans la résolution de la crise.
Cependant, Conakry ne veut pas du tout collaborer avec M. Embalo, bien qu'il ait reçu le mandat de ses pairs. Un officiel a déclaré : "Est-ce que vous voyez le gouvernement remettre tout ce qui a été fait en cause simplement parce que trois partis ont décidé de bouder les discussions? C'est inimaginable. Le train a bougé, ceux qui ne veulent pas monter à bord, libre à eux. Ils viendront quand ils le voudront". Le président de la transition a émis un décret créant un Comité National Permanent de Suivi de la mise en œuvre des Résolutions du Cadre de Dialogue inclusif inter-guinéen, montrant clairement la position de Conakry.
Il existe un risque de conflit ou de tension accrue entre la junte et la Cedeao, mais l'implication du médiateur de la Cedeao dans la crise guinéenne, Thomas Boni Yayi, pourrait éviter une escalade. Cependant, il reste à voir si Conakry acceptera de participer à un nouveau dialogue inclusif, surtout si celui-ci doit se tenir à l'étranger.






Commentaires